Les techniciens du ministère de l’Hydraulique et de l’assainissement se sont prêtés, mardi, à un exercice de clarification sur des marchés de gré à gré pour lesquels Cheikh Dieng a incriminé le ministre Cheikh Tidiane Dièye. A les en croire, le ministre Cheikh Tidiane Dièye n’a fait qu’exécuter les recommandations du groupe de travail technique qui, après avoir constaté des lenteurs et manquements dans l’exécution des marchés, a préconisé une procédure d’entente directe avec des entreprises dont la capacité est reconnue, afin de corriger les impairs.
Le démenti de l’Onas n’a pas suffi pour tempérer les ardeurs de son ex-Directeur général revenu à la charge lundi pour appeler à faire la lumière sur «le problème essentiel des marchés de gré à gré qui cristallise le débat». C’est à cet exercice que s’est livré, mardi, le Ministère de l’hydraulique et de l’assainissement (Mha) pour éclairer sur cette affaire qui occupe depuis quelques jours les devants de l’actualité nationale. Si Cheikh Tidiane Dièye, accusé par son ancien collaborateur, n’a pas assisté à la conférence de presse, les techniciens du Mha se sont évertués à l’occasion à démonter les accusations du directeur sortant contre le ministre de tutelle Cheikh Tidiane Dièye qui n’a fait, selon eux, que s’engager dans une procédure de rectification après avoir constaté des retards et manquements graves dans l’exécution desdits marchés. «A la date du 26 juillet 2024, soit après consommation de 66% des délais convenus, il a été constaté un faible niveau d’exécution d’à peine 10% à Dakar et un peu plus 30% dans les régions. Les investigations menées ont révélé que sur les six entreprises consultées, seule Delgas avait une expérience connue dans le sous-secteur de l’assainissement», a révélé Oumar Sène, directeur de l’Assainissement, indiquant en outre que les entreprises ayant une expérience et une capacité avérées dans le domaine n’ont pas été consultées. «En plus, il a été constaté des écarts de facturation élevés par rapport aux prix moyens des prestations effectuées ces dernières années», a poursuivi le directeur de l’Assainissement, soulignant à ce titre le curage du bassin de la Zone de captage indexé dans le marché de 2024 à 300 millions francs Cfa Htv contre 83 millions francs Cfa comme montant global du marché de clientèle 2021-2023 le concernant. Il a aussi mis en exergue à ce registre le prix unitaire du mètre linéaire «curage des canaux fermés largeur inférieure à 1, 5 m avec ventilation» du marché des régions passé de 1500 francs dans le marché de clientèle 2021-2023 à 18 000 francs pour la présente campagne. «Le prix unitaire du mètre linéaire «curage des canaux fermés largeur supérieure à 1, 5 m avec ventilation» qui était de 3000 F Cfa dans le marché de clientèle 2021-2023 du marché des régions, est facturé à 23 000 francs Cfa», a greffé M. Sène à la liste. «Il a été aussi noté que le Dao (Document d’appel d’offres) transmis par la Direction de l’exploitation et de la maintenance (Dem) de l’Onas été modifié à son insu. Cela a engendré un écart sur le quantitatif de la rubrique «curage des canaux fermés largeur inférieure à 1, 5 m» du marché des régions. En effet, dans le devis attribué, il est à 6000 ml alors que celui transmis par la Dem est de 40 000 ml», a-t-il encore égrené, faisant savoir que ce surplus aurait engendré un impact financier de 612 millions francs sur l’enveloppe dédiée qui est d’1 milliard 324 millions 255 mille francs. M. Sène a fait savoir que c’est au sortir d’une réunion d’un groupe de travail, le 27 juillet, avec des représentants de l’Onas et du ministère, confirmant les lenteurs et écarts des coûts et tenant compte de l’urgence de la situation, que de nouvelles mesures ont ainsi été prises.